INVENTAIRE

Inventaire de bâtiments

L'héritage des bâtiments du XIXe siècle qui parsèment le paysage de l'Ogden, confère un charme merveilleux à la campagne et constitue un lien très visible avec son passé. Ce patrimoine bâti a peut-être une emprise plus subtile sur notre sensibilité consciente, mais il est néanmoins très apprécié. Il est également en danger.

La perte du patrimoine architectural rural est presque toujours fragmentaire, un phénomène généralement banal mais implacable : un incendie par-ci, un abandon par-là, peut-être une démolition pour des raisons de développement, peut-être un effondrement dû à la pourriture. Les bâtiments et l'histoire qu'ils incarnent sont choisis un par un. Au final, notre paysage perd de plus en plus de sa patine et de son charme, et nous en sommes tous appauvris. Cependant, il n'est pas possible d'être vigilant (et proactif) en matière de préservation du patrimoine sans savoir ce qu'il y a dehors. Le but de l'inventaire des bâtiments anciens est de fournir cette connaissance.

En tant que communauté, notre meilleure voie pour préserver le patrimoine ne sera pas de promulguer des règlements, mais d'encourager la fierté d'être propriétaire. Nous devons donc identifier les structures et les sites qui méritent le plus d'être reconnus comme patrimoine de valeur, diffuser ces connaissances et éduquer le public (et les décideurs) sur son existence, honorer et célébrer ce patrimoine de manière appropriée, et prendre des mesures pour le préserver.

En tant que municipalité entièrement rurale, Ogden a eu la chance de conserver un bon nombre de bâtiments du XIXe siècle et du tout début du XXe siècle. Il s'agit notamment d'anciennes fermes, de granges, de dépendances, de bâtiments commerciaux, d'hôtels/innstitutions, d'églises, d'écoles et, oui, même de chalets. Il est quelque peu ironique de constater que si la majeure partie du développement de la municipalité au XXe siècle s'est limitée au littoral, l'intérieur d'Ogden a été largement épargné par cette restructuration et qu'il reste de nombreuses fermes anciennes (les vieilles granges, en revanche, sont très rares).

Heritage Ogden a reçu le mandat de la municipalité (résolution 2015-09-224) de réaliser un inventaire des anciens bâtiments de la communauté, conformément aux articles 8 et 120 de la loi du patrimoine culturel de Québec.

Sur la base du nombre actuel d'exemples survivants, nous avons décidé de nous concentrer sur les bâtiments qui se répartissent en deux catégories:
1. Les bâtiments agricoles (y compris les maisons de ferme, les granges, les dépendances, les cabanes à sucre, ainsi que les maisons d'habitation dans les hameaux) dont la date de construction initiale se situe entre 1800 et 1899.
2. Les écoles, les églises, les bâtiments commerciaux, industriels ou institutionnels, les auberges/hôtels et les chalets d'été dont la date de construction initiale est antérieure à 1950.

Il n'est pas facile de compléter l'inventaire. Comme la valeur patrimoniale d'un vieux bâtiment est, au moins en partie, liée à son âge, comment déterminer quand le noyau original du bâtiment a pu être construit ? Comment reconnaître un vieux bâtiment lorsqu'il a fait l'objet de multiples rénovations et liftings extérieurs au cours d'un siècle d'occupation ? Une estimation raisonnable de l'âge d'un bâtiment est mieux déterminée par des preuves documentaires solides (par exemple, journal intime ou lettres appartenant au propriétaire d'origine, articles de journaux contemporains, inscriptions notariales spécifiques). Les histoires orales, les histoires de quartier, les indices généalogiques et les transferts de titres fonciers sont moins fiables mais restent très précieux. Souvent, nous ne pouvons compter que sur les preuves matérielles des bâtiments eux-mêmes et le mieux que l'on puisse estimer est un âge de plus ou moins 10 ans. Les parties inachevées des sous-sols et des greniers sont les terrains les plus fertiles pour recueillir des preuves de l'âge de la construction.

Qu'en est-il des autres aspects de la valeur du patrimoine, autres que le simple âge ? Notre commission a élaboré un projet de modèle de système de points, qui tente de saisir une partie de cette "autre" valeur pour un bâtiment particulier, et cela est présenté ci-dessous. Nous serions heureux de recevoir des commentaires à ce sujet. On peut se demander pourquoi il est si important de noter la valeur patrimoniale d'un bâtiment. Ou de les classer ensuite en fonction de leur score ? La réponse est simple, car on nous le demandera. Si un permis de démolition est délivré pour un bâtiment, comment peut-on savoir s'il a une valeur patrimoniale ? Comment pouvons-nous proposer la candidature d'un bâtiment particulier au statut de patrimoine local (et ainsi augmenter ses chances de survie à long terme), si nous ne pouvons pas démontrer que sa valeur patrimoniale, par rapport à ses pairs, est élevée ? Vous pouvez comprendre pourquoi un système de notation quelque peu objectif est impératif.

Des volontaires pour travailler sur l'inventaire seraient les bienvenus. Nous pouvons leur offrir une formation. Une certaine connaissance de la construction pourrait être utile, mais le plus important est d'être prêt à supporter les toiles d'araignées et la saleté dans les greniers et les sous-sols que vous avez été autorisé à inspecter.

Il est important de noter que les données figurant dans l'inventaire sont basées sur des inspections de bâtiments, effectuées uniquement avec le consentement du propriétaire, et sur des informations glanées à partir de ce qui est actuellement disponible dans le domaine public. En outre, les informations obtenues par l'inspection ou les récits oraux et autres données fournies par les propriétaires de bâtiments ne seront pas divulguées au public sans le consentement du propriétaire.